Valérie Rose Benoit, votre roman « Paros vu de la mer » s’intéresse à l’impact du virtuel dans les relations amoureuses. Pouvez-vous nous dire comment vous est venue l’idée de cette fiction ?
Le point de départ a été de raconter l’histoire d’une rencontre réelle entre deux personnages, Édouard et Laura, qui se sont rencontrés sur internet via un site spécialisé et de mettre le focus sur les différents moments de cette expérience. Les protagonistes échangent deux mois sur Whatsapp et prévoient de se donner rendez-vous à Paros sur un voilier, pendant un temps défini, une semaine. Au-delà de ce récit, ma démarche a été de décrire les effets psychiques de ce mode de rencontre avant, pendant, après, et même longtemps après.
L’une de mes thèses principales est que le virtuel est un espace entre le l’imaginaire et le réel et qu’il représente un terreau propice à la construction d’illusions, particulièrement au commencement d’une relation affective, qui contient par nature une part de faux-semblants nécessaire à l’attachement. Quand les deux situations se croisent, la relation peut vite devenir floue et source de quiproquos alors qu’elle peut paraître sans ambiguïté pour les personnes, y compris d’ailleurs quand le contrat de base est clair et sincère comme c’est le cas dans cette fiction.
Vous semblez à la fois enthousiaste sur ces modes de rencontres contemporains tout en soulignant leurs écueils. Pouvez-vous nous expliquer votre position sur ce sujet actuel ?
L’incroyable combinaison de choix de partenaires que proposent les réseaux sociaux est sans précédent. Elle permet de repousser les frontières de notre périmètre de connaissances habituelles, de multiplier les rendez-vous et les relations de façon exponentielle. Néanmoins, ces multiples rencontres en un clic ne sont, au final, pas si anodins que cela sur nos vies affectives. Certains seront plus touchés que d’autres par ce zapping relationnel qui peut provoquer, à terme, comme une « érosion » émotionnelle et, pour les plus sensibles une fragilité. Une même rencontre pourra s’avérer à la fois source d’un incroyable moment de bonheur et ensuite laisser les personnes dans le désarroi face au retour au quotidien et à l’ordinaire.
Vous décrivez Laura, l’héroïne du roman comme étant hypersensible et vous parlez notamment de Haut Potentiel Affectif (HPA). Pourquoi avez-vous choisi de parler de l’hypersensibilité et qu’est-ce-que le HPA ?
Dans l’hypersensibilité, les personnes vivent de façon intense leur rapport à l’autre, aux perceptions de l’environnement et aux événements qui leur arrivent. Cette différence de « seuils » dans le vécu permet de mettre en exergue des processus qui passent inaperçus la plupart du temps. Je pense néanmoins que les mêmes phénomènes agissent à plus ou moins bas bruit chez le plus grand nombre, différemment bien sûr. Mais je suppose que cette résonance intérieure contribue à modifier progressivement nos relations affectives. Le prisme de l’hypersensibilité permet en quelque sorte de modéliser quelque chose de cette évolution.
Pourquoi avoir choisi Paros et la vie en voilier ?
J’aime beaucoup Paros et les Cyclades en général. Ça me semblait être un décor idéal pour raconter une rencontre amoureuse, décrire la beauté de l’environnement, sa richesse et sa magie, ce que nous lui devons. La vie urbaine contemporaine a tendance à nous isoler de notre rapport à la Nature et de nos sensations. Elle nous pousse à adopter une sensorialité de plus en plus artificielle. Vivre sur un voilier rend accès à une vie en prise directe et sans écran avec la nature. Elle décale non seulement notre rapport habituel au monde, mais aussi à nous-mêmes, nous invitant à nous questionner sur les valeurs qui nous sont réellement essentielles.
Je voulais une trame poétique à cette fiction aux émotions multiples et rendre hommage à ce cadre merveilleux et aider à une prise de conscience de cette richesse que nous devons respecter et protéger du mieux que nous pouvons. Le minimum de gratitude que nous puissions avoir à son égard !
Le point de départ a été de raconter l’histoire d’une rencontre réelle entre deux personnages, Édouard et Laura, qui se sont rencontrés sur internet via un site spécialisé et de mettre le focus sur les différents moments de cette expérience. Les protagonistes échangent deux mois sur Whatsapp et prévoient de se donner rendez-vous à Paros sur un voilier, pendant un temps défini, une semaine. Au-delà de ce récit, ma démarche a été de décrire les effets psychiques de ce mode de rencontre avant, pendant, après, et même longtemps après.
L’une de mes thèses principales est que le virtuel est un espace entre le l’imaginaire et le réel et qu’il représente un terreau propice à la construction d’illusions, particulièrement au commencement d’une relation affective, qui contient par nature une part de faux-semblants nécessaire à l’attachement. Quand les deux situations se croisent, la relation peut vite devenir floue et source de quiproquos alors qu’elle peut paraître sans ambiguïté pour les personnes, y compris d’ailleurs quand le contrat de base est clair et sincère comme c’est le cas dans cette fiction.
Vous semblez à la fois enthousiaste sur ces modes de rencontres contemporains tout en soulignant leurs écueils. Pouvez-vous nous expliquer votre position sur ce sujet actuel ?
L’incroyable combinaison de choix de partenaires que proposent les réseaux sociaux est sans précédent. Elle permet de repousser les frontières de notre périmètre de connaissances habituelles, de multiplier les rendez-vous et les relations de façon exponentielle. Néanmoins, ces multiples rencontres en un clic ne sont, au final, pas si anodins que cela sur nos vies affectives. Certains seront plus touchés que d’autres par ce zapping relationnel qui peut provoquer, à terme, comme une « érosion » émotionnelle et, pour les plus sensibles une fragilité. Une même rencontre pourra s’avérer à la fois source d’un incroyable moment de bonheur et ensuite laisser les personnes dans le désarroi face au retour au quotidien et à l’ordinaire.
Vous décrivez Laura, l’héroïne du roman comme étant hypersensible et vous parlez notamment de Haut Potentiel Affectif (HPA). Pourquoi avez-vous choisi de parler de l’hypersensibilité et qu’est-ce-que le HPA ?
Dans l’hypersensibilité, les personnes vivent de façon intense leur rapport à l’autre, aux perceptions de l’environnement et aux événements qui leur arrivent. Cette différence de « seuils » dans le vécu permet de mettre en exergue des processus qui passent inaperçus la plupart du temps. Je pense néanmoins que les mêmes phénomènes agissent à plus ou moins bas bruit chez le plus grand nombre, différemment bien sûr. Mais je suppose que cette résonance intérieure contribue à modifier progressivement nos relations affectives. Le prisme de l’hypersensibilité permet en quelque sorte de modéliser quelque chose de cette évolution.
Pourquoi avoir choisi Paros et la vie en voilier ?
J’aime beaucoup Paros et les Cyclades en général. Ça me semblait être un décor idéal pour raconter une rencontre amoureuse, décrire la beauté de l’environnement, sa richesse et sa magie, ce que nous lui devons. La vie urbaine contemporaine a tendance à nous isoler de notre rapport à la Nature et de nos sensations. Elle nous pousse à adopter une sensorialité de plus en plus artificielle. Vivre sur un voilier rend accès à une vie en prise directe et sans écran avec la nature. Elle décale non seulement notre rapport habituel au monde, mais aussi à nous-mêmes, nous invitant à nous questionner sur les valeurs qui nous sont réellement essentielles.
Je voulais une trame poétique à cette fiction aux émotions multiples et rendre hommage à ce cadre merveilleux et aider à une prise de conscience de cette richesse que nous devons respecter et protéger du mieux que nous pouvons. Le minimum de gratitude que nous puissions avoir à son égard !